Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


vendredi 1 février 2013

Lecture du jour

Ce livre est de ceux que l'on aime garder toujours près de soi pour en lire, après l'avoir dévoré d'une traite, quelque passage au hasard.
Youri Borissov (1956-2007) fut admis dans l'intimité du géant Richter et nous invite ici à "fréquenter" le Maître du piano.
Loin de la biographie, il rapporte dans ces pages les conversations, monologues de ce dernier souvent, qu'il eut avec le pianiste, autour d'un plat de saucisses arrosées de vodka, au cours de longues promenades dans Moscou, où "Slava" parle de la musique, de la vie, des personnalités qu'il a rencontrées.
Passionné, sensible, cultivé, touchant, lyrique, mystique, l'homme est pétri de musique, se révèle ici à travers ses émotions, ses emportements, ses regrets, son humilité (lui qui disposait d'un répertoire pléthorique, se refusait à jouer certaines œuvres que d'autres avaient sublimées !).
Un long passage par le Clavier Bien Tempéré détaille chaque prélude & fugue, non pour les analyser, mais pour les rapporter à sa vie, à des instantanés, à des rêves.
On découvre sa tendresse pour Schubert, pour Debussy, pour son ami Benjamin Britten, on a même droit à quelques "tuyaux" tenus de son maître Heinrich Neuhaus, on veut se procurer de toute urgence les enregistrements de Maria Yudina, qu'il vénérait.
Ce livre de 280 pages, notes comprises, limpide malgré ou grâce à son côté "coq à l'âne" est une véritable somme, indispensable.
Et adoubée par Bruno Monsaingeon qui sait de qui on parle.




Nota : je n'ai pu trouver sur le Net que cette photo de Youri Borissov, auteur de ce livre. Mon scanner étant inaccessible, je ne peux insérer celle qui figure dans l'ouvrage, où Borissov, jeune alors, est plus à son avantage. Pour supputer, potiner voire en mode "commère", on sait que, depuis la mort de l'immense pianiste, courent des rumeurs sur sa sexualité. Sur les cartes postales envoyées par Richter au jeune Youri, on relève que le Maître embrasse beaucoup leur destinataire. Mais peut-être n'est-ce qu'une manifestation de la cordialité slave...

2 commentaires:

Xersex a dit…

Vraiment aimes tu aussi tot Sviatoslav Richter et Glenn Gould?
Je n'aime pas Gould, Sviatoslav je l'aime pour les russes, mais le pianiste que j'adore est Wilhelm Kempff et Claudio Arrau!
Arrau est l'unique par le quel Listz me semble supportable!

Silvano a dit…

J'aime Richter.
Pour Liszt, Arrau, c'est excellent. Écoutez aussi Jorge Bolet.